Quel est l’impact de la pandémie sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire au Canada?

Quel est l’impact de la pandémie sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire au Canada?Quel est l’impact de la pandémie sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire au Canada?
Blogues

Il est difficile de croire qu'il y a quelques semaines à peine, les étagères des épiceries se vidaient plus vite qu'elles ne pouvaient être remplies, et de nombreux Canadiens semblaient paniqués à l'idée de ne plus avoir accès à la nourriture, au papier hygiénique et aux autres produits de première nécessité. Puis vint le “boom boulangerie”. Les gens ont voulus passer le temps en cuisinant du pain maison et d'autres produits de boulangerie, ce qui a conduit à une pénurie de produits de base comme la farine et la levure dans tout le pays.

Qu’en est-il vraiment ?

Avons-nous risqué de manquer de nourriture durant la pandémie ?

Si la pandémie continue, les chaînes d'approvisionnement pourront-elles s’adapter ?

Que se passera-t-il l'hiver prochain ?

De toutes les angoisses liées à une pandémie, l'accès aux produits de base est une préoccupation importante pour plusieurs Canadiens. Mais quel est le portrait de la véritable situation? Voyons voir.

Le problème avec notre chaîne d'approvisionnement alimentaire

Il semble y avoir trois risques majeurs liés au bon fonctionnement de notre chaîne d'approvisionnement alimentaire:

  1. Une trop forte demande si les consommateurs paniquent et se mettent à acheter en gros et à faire des réserves.

  2. Un arrêt ou un ralentissement des fournisseurs, fabricants, transporteurs et autres acteurs clés de la chaîne d'approvisionnement à cause de la pandémie. C’est entre autres nécessaire pour permettre la distanciation et offrir des conditions sécuritaires pour les travailleurs.

  3. Des restrictions sur les importations en raison de la transmission du virus ou une offre plus faible en raison de l'évolution des situations dans le monde.

En ce qui concerne le premier point, nous pouvons dire que nous sommes sortis du bois car beaucoup de gens se sont adaptés à cette nouvelle réalité, mais c’est un facteur tout de même imprévisible. Une deuxième vague soudaine pourrait relancer l'achat de masse, nous ne pouvons donc pas l’exclure des choses à surveiller ou à planifier.

La situation

Le Canada est un pays riche et stable. Plus important encore, c’est un pays riche et stable depuis très longtemps. On a donc pu à établir des chaînes d'approvisionnement solides qui reposent sur une saine production domestique ainsi que sur des importations alimentaires provenant de partenariats internationaux solides.

Cela ne signifie pas que nos chaînes d'approvisionnement sont infaillibles ou que nous sommes 100% à l'abri de tout. Cela signifie que nous avons beaucoup de marge de manœuvre.

Compte tenu de cela, examinons chacun des trois domaines de risque mentionnés ci-dessus...

Fortes hausses de la demande en raison de la panique

Nous nous souvenons tous de la panique au sujet du papier de toilette (anglais) au début de la crise. Et, bien que le papier hygiénique ne soit pas un aliment, c'est un produit assez important et un bon exemple pour explorer ce point.

Que s'est-il vraiment passé durant la pénurie de papier toilette? Eh bien, ce n'était pas du tout une pénurie!

Voici ce qui s'est passé: les gens ont soudainement acheté des quantités massives, ce qui a vidé les étagères des magasins. Étant donné que les magasins commandent en fonction des tendances d'achat passées, l’inventaire disponible a été rapidement épuisé. Les usines produisent également généralement sur la base des commandes projetées, de sorte qu'elles ont connu temporairement une pénurie en raison d'un pic de la demande des magasins.

Mais tout cela était temporaire. Bien sûr, un autre défi a été que les magasins, les usines et les services de transport ont dû modifier leurs opérations pour permettre une distance sûre entre les employés et l'assainissement de l'équipement, mais tout cela a pu être réalisé avec un peu de temps et de créativité.

En fait, le Canada produit une grande quantité de papier hygiénique, donc à part le rattrapage dû à la forte demande et à l'évolution des circonstances, nous n'avons jamais vraiment été menacés de pénurie.

Qu'en est-il de la production et de l’approvisionnement alimentaire ? Eh bien, c'est assez similaire. Par exemple, vous vous souvenez peut-être d'une soudaine pénurie des produits de boulangerie comme la farine et la levure, alors que les gens se sont mis à cuisiner plus à la maison. Un producteur de farine américain a même affirmé que la demande était deux fois plus importante (anglais) que durant la période des Fêtes !

Comme le Canada est un important producteur de blé (avec une production estimée à plus de 31 millions de tonnes en 2019 (anglais) ), même si les étagères peuvent avoir été temporairement vides, nous ne risquions pas non plus de véritable pénurie.Qu'en est-il des autres aliments? En 2007, il a été déterminé que plus de 70% des aliments achetés par les Canadiens étaient produits au pays. Donc, bien que nous comptions sur certaines importations internationales, nous produisons suffisamment de nourriture au niveau national (y compris les céréales, les fruits et légumes, les viandes et les poissons, et les produits laitiers) pour continuer à nourrir la population et à gérer les crises… en supposant que les lignes d'approvisionnement nationales restent fonctionnelles !

L’arrêt ou le ralentissement des opérations des entreprises 

Les chaînes d'approvisionnement incluent les agriculteurs, les producteurs, les emballeurs, les services de transport, les installations de stockage et, enfin, les épiceries, les restaurants et autres marchands de produits alimentaires.

Ainsi, que se passe-t-il lorsque l'un de ces maillons de la chaîne doit être fermé en raison d'une épidémie (soit sur le site de l'entreprise ou au sein de la communauté et / ou de la main-d'œuvre) ? Ou lorsque les opérations ralentissent en raison du nombre réduit de travailleurs disponibles ou en réponse à des conditions de travail restrictives ?

Et bien, c'est sur ce point que le Canada pourrait véritablement avoir un problème, c'est pourquoi les efforts actuels pour ralentir la propagation sont si importants.

Ce problème est en fait assez complexe, car les entreprises doivent tenir compte du coût et de la disponibilité des EPI (équipements de protection individuelle) pour les travailleurs, du coût et de la disponibilité des produits de base (car les fournisseurs sont également confrontés à des difficultés liées à COVID-19), une main-d'œuvre fluctuante lorsque les employés tombent malades, présentent des symptômes, doivent prendre soin des membres de leur famille, etc., et d'une foule d'autres problèmes et facteurs de risque. De plus, avant même la pandémie, le Canada connaissait des problèmes d'insécurité alimentaire dans plusieurs régions pour les gens plus vulnérables, qui pourraient devenir encore plus graves (anglais) à mesure que la pandémie se poursuit.

Que pouvons-nous y faire? Encore une fois, le Canada est privilégiée d'être un pays riche et stable, mais en tant qu'individus, il est important que nous fassions notre part et suivions les 3 recommandations de base aussi fidèlement que possible: pratiquer la distance physique, porter des masques en public, et se laver les mains.

C’est un bon moment pour soutenir les communautés vulnérables dans votre région ou à travers le pays.

Restrictions et disponibilité des importations

Tel que mentionné ci-dessus, plus de 70% de tous les aliments achetés par les consommateurs canadiens sont produits au pays. De plus, ce que nous produisons au Canada couvre tous les principaux groupes alimentaires. Nous produisons une variété de céréales, de viande et de poisson, de produits laitiers et de fruits et légumes.

Que se passera-t-il durant l’hiver ? Il se peut que nous devions compter davantage sur les produits surgelés et en conserve, car une grande partie de nos produits «frais» pendant les mois d'hiver est cultivée dans des climats plus chauds et importée au pays.

Des aliments comme les bananes, les oranges, les avocats, les melons et la plupart des fruits tropicaux, que nous importons à l'année car ils ne poussent tout simplement pas bien au Canada, peuvent devenir plus difficiles à trouver. Cependant, des aliments comme les pommes, les bleuets, les pêches, les fraises, les tomates, le brocoli, les haricots, les carottes, les poires, les pommes de terre et bien plus encore sont cultivées au Canada et peuvent être trouvées dans les sections d'aliments en conserve et surgelés toute l'année.

Alors, les problèmes d’importations de produits alimentaires sont-ils quelque chose à craindre? Oui et non. Pour ce qui est de notre propre sécurité alimentaire, le Canada est solide. En termes de stabilité mondiale, nous sommes toujours affectés à un certain degré par ce qui se passe dans le monde.

Nous devons également tenir compte des travailleurs étrangers temporaires (anglais). En pourcentage, c’est un très petit nombre de la population active au Canada, mais la grande majorité de ces gens travaillent dans l'agriculture; spécifiquement sur la culture. Non seulement nous pourrions voir une baisse de ces travailleurs, mais une fois ici, il semble qu’ils sont confrontés à des conditions dangereuses (anglais) les rendant plus sensibles à l'infection par COVID-19. Un effet positif de cette pandémie sera peut-être un changement dans la façon dont les travailleurs étrangers temporaires sont traités au Canada et un nouvelle vision de l'immense valeur qu'ils apportent.

Finalement, ces 3 facteurs de risque ne sont pas les seuls à surveiller, et il y a beaucoup plus d’enjeux à travers ces 3 facteurs également. L'une des caractéristiques de cette pandémie est qu'elle est imprévisible et qu'elle affecte différemment chacun des pays et régions, ainsi que différentes industries de différentes manières.

En tant que consommateurs, devrions-nous nous inquiéter des chaînes d'approvisionnement alimentaire du Canada? Certes, c'est préoccupant, mais nous jouons tous un rôle extrêmement important pour aider à maintenir la stabilité dans nos collectivités et partout au pays, ce qui signifie que nous pouvons agir.

Que pouvons-nous faire? Encore une fois, ce sont ces 3 actions clés: pratiquer la distanciation physique, porter des masques et se laver les mains.

Lorsque nous faisons notre part pour freiner la propagation, nous aidons les Canadiens, ainsi que les industries canadiennes, à rester forts. Ces 3 actions peuvent sembler simplistes, mais elles font une énorme différence. Protégeons le Canada, remettons-nous en question, aidons les autres et, ensemble, nous réussirons à passer au travers de cette crise.

Par ici les économies

Voici l’application qui vous aide à économiser sur des aliments en surplus tout à fait frais.  

Réduisez le gaspillage, économisez de l’argent et aidez la planète. Ne tardez plus, téléchargez l’application.

a blue cloud with the words bye bye gaspillage